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3 réponses de Quiet Men

Denis Colin - Clarinette, Pablo Cueco - Zarb, Simon Drappier - Arpeggione

JAC : Le projet Quiet Men présente une combinaison d’instruments alléchante par sa singularité. Pouvez-vous nous en dire en plus sur la genèse du projet ?

 

DC : Sur l'instrumentarium lui-même, il y a 3 instruments rares, voire très rares, (arpeggione, zarb, clarinettes basse et contralto) et l'instrument peut-être le plus utilisé sur la planète, la guitare. Notre motivation est de rendre ce singulier alliage évident, facile, courant pour l'oreille du mélomane. La genèse est issue du désir de Pablo Cueco et du mien de renouer après une dizaine d'années d'interruption, suite à l'arrêt de mon trio. Nous l'avons fait en nous associant avec des musiciens rencontrés chacun de notre côté pendant cette période d'interruption, lui-même demandant à Simon Drappier et moi à Julien Omé de se joindre à nous.

 

PC : Je crois bien que c’est moi qui avais fait cette proposition de groupe. Outre les rapports humains, par nature changeants et perfectibles, mais qui ici semblaient solides, le projet reposait sur plusieurs idées. D’abord, le large registre de chacun des instruments et leur versatilité allait nous permettre d’échanger les fonctions dans le feu de la musique, de proposer des équilibres changeants, des basculements, etc. Ensuite, le fait que l’arpeggione et la guitare aient la même organisation de la main gauche leur permettrait des phrasés, des échanges, des mélanges à la fois inédits et évidents (Je n’avais pas prévu à l’époque que Julien se passionnerait pour les open-tunes… NDLR : systèmes d’accordage particuliers) Il y avait aussi la rencontre de deux générations, le désir partagé de travail collectif et d’un groupe sans leader… 

 

SD : Pablo Cueco, zarbiste de jazz, de tango et de bistrot est un fin mixologue. Il nous a donc appeler dans l'espoir de créer un nouveau cocktail qui puisse révéler chacun de ses trois arômes préférés.

 

JAC : Comment est-ce que vous situez votre musique par rapport aux différentes perceptions que l’on peut avoir du « jazz » aujourd’hui ?

DC : On ne perçoit pas toujours ici en France, mis à part quelques spécialistes, toutes les différences des jazz américains, les nuances, les mélanges et mixités - différences très marquées territorialement. Avoir conscience de ces différences nous donne notre liberté esthétique. Nous nous retrouvons en phase avec les jazz américains dans notre façon de produire notre musique - elle est fortement ancrée en nous ; nous avons recours à l'arrangement et à l'improvisation. L'esthétique jazz standard est inégalement partagée entre nous et ça ne nous pose pas de problème, le jazz standard n'est pas notre but.

 

PC : C’est du jazz, mais sans concessions aux lois du genre. Ou alors, sans le faire exprès. Ou alors encore, le contraire…

 

SD : Je dirai à 450M dans le dans les 220° (soit à 833,4km au sud-ouest) 

 

JAC : Pour la constitution du répertoire, est-ce que cela s’appuie surtout sur des compositions des uns ou des autres ou s’agit-il davantage de créations collectives ?

 

DC : Chacun est compositeur. Tous sommes arrangeurs et collectivement.

 

PC : Nous jouons en majorité des compositions des uns ou des autres, d’esthétiques assez différentes (blues, folk, musique sérielle, pop, musique trads, jazz revisité…). Nous les arrangeons, modifions, déformons, recréons collectivement. Accepter qu’on transforme ses propositions, c’est parfois le plus difficile. Mais, à mon avis, ce fonctionnement alternant entre « l’intime » de la composition et le « collectif » de la répétition et du concert se révèle, au final, artistiquement terriblement efficace.

 

SD : Chacun pour sa composition et tous pour l'arrangement !

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3 answers from Quiet Men

Denis Colin - Clarinet, Pablo Cueco - Zarb, Simon Drappier - Arpeggione

JAC : The Quiet Men project presents a combination of instruments that is tantalizing in its singularity. Can you tell us more about the genesis of the project ?


DC : On the instrumentarium itself, there are 3 rare, even very rare, instruments (arpeggione, zarb, bass and contralto clarinets) and perhaps the most used instrument on the planet, the guitar. Our motivation is to make this singular alloy obvious, easy, current for the ear of the music lover. The genesis comes from the desire of Pablo Cueco and mine to reconnect after a ten-year break, following the cessation of my trio. We did this by teaming up with musicians we met on our own during this period of interruption, himself asking Simon Drappier and me Julien Omé to join us.

PC : I believe that it was I who made this group proposal. In addition to the human relationships, which are by nature changeable and perfectible, but which here seemed solid, the project was based on several ideas. First, the wide register of each of the instruments and their versatility would allow us to exchange functions in the heat of the music, to propose changing balances, shifts, etc. Then, the fact that the arpeggione and the guitar have the same organization of the left hand would allow them phrasing, exchanges, mixtures that are both new and obvious (I had not foreseen at the time that Julien would be passionate about for open-tunes… Editor’s note: particular tuning systems) There was also the meeting of two generations, the shared desire for collective work and a group without a leader…

SD : Pablo Cueco, jazz, tango and bistro player, is a fine mixologist. So he called us in the hope of creating a new cocktail that could reveal each of his three favorite aromas.

JAC : How do you situate your music in relation to the different perceptions that we can have of “jazz” today ?


DC : We do not always perceive here in France, apart from a few specialists, all the differences of American jazz, the nuances, the mixtures and mixes - very marked territorial differences. Being aware of these differences gives us our aesthetic freedom. We find ourselves in tune with American jazz in the way we produce our music - it is deeply rooted in us; we use arrangement and improvisation. The standard jazz aesthetic is unequally shared between us and that is not a problem for us, standard jazz is not our goal.


PC : It's jazz, but without concessions to the laws of the genre. Or, without doing it on purpose. Or even the opposite 


SD : I would say 450M in the 220° (i.e. 833.4km to the southwest)

JAC : For the constitution of the repertoire, is it mainly based on compositions by one or the other or is it more about collective creations ?


DC : Everyone is a composer. We are all arrangers and collectively.


PC : We mostly play compositions from one side or the other, with quite different aesthetics (blues, folk, serial music, pop, traditional music, revisited jazz, etc.). We arrange, modify, distort, recreate them collectively. Accepting that we transform our proposals is sometimes the most difficult. But, in my opinion, this functioning alternating between the “intimate” of the composition and the “collective” of the rehearsal and the concert turns out, in the end, to be artistically terribly effective.


SD : Each for his composition and all for the arrangement!

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