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3 réponses de Rémi PANOSSIAN

JAC : Votre parcours dans le piano jazz remonte à un concert de Michel Petrucciani auquel vous avez pu assister à l’âge de 10 ans. Y a-t-il eu d’autres déclics qui ont orienté votre approche de l’instrument ou du répertoire ?

 

Il y a eu plusieurs pianistes qui ont marqué mon parcours, Keith Jarrett, Bill Evans, Thelonious Monk, Esbjorn Svensson, Brad Mehldau... autant d'univers différents qui ouvrent des portes pour approfondir son propre style.

 

J'ai été également très influencé vers mes 17 ans par les groupes de rock comme Radiohead, le Velvet Underground, Lou Reed, les Rolling Stones.

 

J'ai également eu le plaisir de suivre un stage d'une semaine avec le groupe du saxophoniste Steve Coleman quand j'avais 18 ans, qui a une approche très singulière de la composition et du jazz, c'était passionnant.

 

On se nourrit de tout ce qu'on entend, voit, ressent et on grandit petit à petit, c'est la beauté de la musique.

 

JAC : Vous avez fait beaucoup de tournées en dehors de la France. Dans ce parcours très international, avez-vous constaté des différences au niveau des publics ou des attentes des programmateurs ?

 

Effectivement on a la chance de jouer un peu partout dans le monde ; c'est une grande source d'inspiration et d'enrichissement. Oui il y a quelques différences de publics, par exemple le public en Corée est plutôt jeune, entre 20 et 35 ans en moyenne, il est très expressif et fidèle, c'est un grand bonheur de jouer là-bas régulièrement.

 

Au Japon le public est très respectueux de la musique et attend quelques instants après la fin de la dernière note pour applaudir. Au Brésil, les gens dansaient ; bref, je pourrais vous en parler des heures :). En ce qui concerne les programmateurs, je pense que c'est comme partout il faut que ça joue super et que le public soit conquis !

 

JAC : Le trio a beaucoup joué dans le sud-ouest de la France où vous êtes basés. La « scène toulousaine » semble plutôt vivante mais est-ce que le statut de « provincial » peut avoir des avantages ou des inconvénients ?

 

On a démarré nos carrières à Toulouse donc, oui, on a écumé les scènes du Sud-ouest, et on a fait nos armes sur cette belle scène toulousaine pleine de vie. Par la suite quand on a sorti notre premier album il y a 10 ans, on a très vite commencé nos tournées internationales et du coup on jouait en France quasiment autant à Toulouse qu'à Paris.

Oui ça peut être un inconvénient, car certaines personnes pensent encore qu'il n'y a qu'à Paris que ça se passe, et oui ca a dû freiner des choses pour nous, mais ce qui est drôle c'est de voir que dès qu'on quitte la France les gens se fichent complètement qu'on vienne de Toulouse, Paris ou Saint Jean de Cuculles. ce qui compte c'est la musique et ce qu'on a à partager avec le public. Être toulousains ne nous a pas empêché de jouer dans les plus grands festivals du monde, Montreal, Tokyo, Jarasum, Taichung, Vancouver... et en plus on a du beau temps ;)

 

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3 answers from Rémi PANOSSIAN

​JAC : Your career in jazz piano dates back to a concert by Michel Petrucciani which you were able to attend when you were 10 years old. Were there other clicks that oriented your approach to the instrument or the repertoire ?
 

There have been several pianists who have marked my career, Keith Jarrett, Bill Evans, Thelonious Monk, Esbjorn Svensson, Brad Mehldau... so many different universes which open doors to deepen one's own style.
I was also very influenced around the age of 17 by rock bands like Radiohead, the Velvet Underground, Lou Reed, the Rolling Stones.
I also had the pleasure of taking a one-week course with saxophonist Steve Coleman's group when I was 18, who have a very unique approach to composition and jazz, it was fascinating.
We feed on everything we hear, see, feel and we grow little by little, that's the beauty of music.

 

JAC : You have done a lot of tours outside of France. In this very international journey, have you noticed any differences in terms of audiences or programmers' expectations ?


Indeed we have the chance to play all over the world; it is a great source of inspiration and enrichment. Yes there are some differences in audiences, for example the audience in Korea is rather young, between 20 and 35 years old on average, it is very expressive and faithful, it is a great pleasure to play there regularly.


In Japan the public is very respectful of the music and waits a few moments after the end of the last note to applaud. In Brazil, people were dancing; in short, I could talk to you about it for hours :). As far as the programmers are concerned, I think it's like everywhere, it has to play great and the audience be won over !

JAC : The trio played a lot in the southwest of France where you are based. The "Toulouse scene" seems rather lively, but can the status of "provincial" have advantages or disadvantages ?
 

We started our careers in Toulouse so, yes, we scoured the stages of the South-West, and we cut our teeth on this beautiful Toulouse scene full of life. Subsequently, when we released our first album 10 years ago, we very quickly started our international tours and suddenly we played in France almost as much in Toulouse as in Paris.
 

Yes it can be a disadvantage, because some people still think that it's only in Paris that it happens, and yes it must have slowed things down for us, but what's funny is to see that as soon as you leave France, people don't care whether you come from Toulouse, Paris or Saint Jean de Cuculles. what matters is the music and what we have to share with the public. Being from Toulouse didn't prevent us from playing in the biggest festivals in the world, Montreal, Tokyo, Jarasum, Taichung, Vancouver... and we have good weather ;)

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